J'ai terminé mon reportage bd pour XXI, il paraîtra en janvier 2012, pour la bonne année.
Il s'appellera "Bienvenu à Kinshasa".
J'y ai passé un mois, vécu milles aventures, rencontres, des journées qui durent 4 jours, de la poussière plein les narines, des images pleins les yeux, des carnets bien remplis, des fous de dieu, des enfants en détresse, des heure de témoignages, d'enregistrements, des flaques d'eau, des fulafulas (bus collectifs) bondés, de la chèvre grillée, des sauterelles en brochette, des gens qui se battent pour survivre, de la musique partout, tout le temps, de la Primus, de la Skol, de la sueur, des larmes, des shégués, des enfants, à la rue, partout et la misère, exsangue, inévitable.
C'est la première fois que je "fais" un reportage. L'Afrique de Papa était un accident, un récit malgré moi, une plongée forcée dans mon intimité, un reportage pour exister. Et il disposait d'une légitimité intrinsèque. Je racontais l'histoire des blancs d'Afrique par le prisme de mon père. Qui le connaissait mieux que moi ? Le récit était forcément juste, c'était inévitable. Là, je m'attaquais à un autre sujet : les enfants des rues et les églises de réveil à Kinshasa. Etais-je le mieux placé pour raconter cela ? Est ce que j'avais cette fameuse "légitimité" ? Est ce qu'après tout j'en étais capable ? Au final je crois que oui. Et puis qui allait le faire ? Il y avait aussi cette urgence en moi. J'avais touché ce problème du doigt lors de mon premier voyage à Kinshasa. Là, je voulais comprendre. Avoir toutes les clefs. Comprendre pourquoi tant d'enfants se retrouvent à la rue à Kinshasa, pourquoi ils se font jeter dehors par les familles, pourquoi ils sont accusés de sorciers, quel rôle joue les églises de réveil là-dedans, quel est leur importance dans la société congolaise, kinoise ?
J'ai rencontré les enfants, les éducateurs, les pasteurs, les blancs, les autorités, assistés à des scènes quasi indescriptibles.
Il y aura pour moi un avant et un après "Bienvenu à Kinshasa".
L'aventure continuera. Je repartirai avec mes carnets, mon appareil photo et mon regard, à l'écoute des gens. Pour tenter de comprendre. Et pour raconter.
J'espère que vous lirez ce reportage, c'est important.
En tout cas, vraiment.
J'en profite pour remercier ici tout ceux qui ont rendu ce reportage possible, car je ne pourrai pas le faire dans la revue.
Merci donc à Charly Tshimpaka mon fidèle compagnon, fixeur, ami, à Bienvenu, Papa Pierre, Teka, Jeff, Jonathan, à tous les enfants que je n'oublierais jamais, Dieu Merci, Ramsess, Gefté, Emmanuel, Love, Abdul, Peter, Jean Baptiste, Jeremy, Paulin, Shadrack, et tous les autres, à Appollo et sa petite famille pour le repos, à Philippe et Elodie pour le squatt, à Freddy Tsimba pour la rencontre, à Superman pour la danse, à Christophe Cassiau pour les conseils et les relectures, à Christelle, Anna pour les films et le sourire, Vincent, Anne, Jupiter pour le son, à Faustin, à Alain, à Patrick de Saint Exupéry pour sa confiance, à Nico et Marine pour la chaleur et l'écoute à St Malo, à Gilles pour son film, à Romain évidemment, à Claire et aux copains de la Réunion pour leur soutien à distance, à la chorale pour l'émotion et le repas, à Vitalo pour avoir étancher ma soif et à mes deux amours pour avoir supporté mon absence.
des photos et des mini reportages sur les enfants sont visibles ici :